Le télétravail en France face au manque de confiance

Six salariés sur 10 affirment souhaiter télétravailler dans leur entreprise. Selon eux, télétravailler leur apporterait un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle et permettrait de perdre moins de temps dans les transports. Malgré un développement certain depuis 2006, le télétravail rencontre un obstacle majeur pour sa diffusion plus large en France : le manque de confiance des managers à l’égard de leurs équipes.

Toutes les dernières études sur le télétravail le montrent : les Français plébiscitent cette nouvelle façon de travailler. Selon l’étude Odexa publiée le 29 mars 2015, 59% des salariés veulent télétravailler. Près d’un salarié sur 3 aimerait même travailler à distance au moins plusieurs jours par semaine ou plus. Les cadres sont les plus demandeurs avec 71% d’entre eux souhaitant télétravailler.

 Un meilleur équilibre de vie professionnelle/personnelle

Pour les Français, le principal facteur de séduction du télétravail est le gain attendu en matière d’équilibre de vie professionnelle et personnelle (48%), dont le corollaire est le temps gagné dans les transports (47%). Viennent ensuite des qualités non négligeables d’économie dans les transports (33%) et la possibilité de disposer d’une meilleure qualité de vie en habitant en dehors des grandes agglomérations (30%).

Une percée encore timide

Plébiscité, le télétravail concerne pourtant encore une minorité de salariés en France. Souvent annoncé comme représentant 15% des salariés, ils ne seraient en réalité que 2% à télétravailler de manière officielle, stable et pérenne.

La confiance des managers, clé du développement du télétravail

Selon les salariés interrogés dans l’étude Odexa, le principal obstacle au développement  du travail à distance est le manque de confiance des managers à l’égard des salariés dès lors que l’entreprise ne peut vérifier heure par heure à quoi ils consacrent leur temps (53%). Etonnamment, cette raison vient loin devant l’explication rationnelle d’une impossibilité matérielle de mise en place du télétravail en raison de la nature même de leur travail (38%). Signe que beaucoup d’entreprises ne se sentent pas encore prêtes à faire le saut vers le changement, 28% des salariés affirment que la direction de leur entreprise refuse par principe le développement du travail. Mais aussi 23% des salariés identifient un manque de capacité de la hiérarchie intermédiaire des entreprises pour organiser en conséquence son management.

Alors entre préjugés et déficit de formation, les entreprises françaises n’auraient-elles pas juste besoin d’être éduquées au télétravail pour bénéficier de ses nombreux avantages ?

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