« Le bien-être au travail c’est d’abord de beaux locaux où les collaborateurs auront plaisir à travailler. »
House of Cadres a rencontré Nathalie Forestier, « responsable du bonheur » chez ALLO RESTO. Elle partage avec nous les actions mise en place par le leader de la restauration livrée en France pour favoriser le bien-être, la cohésion et la transparence en interne.
En quoi cela consiste d’être « responsable du bonheur » des salariés ?
Mes deux principales missions sont de favoriser le bien-être et la cohésion des équipes en organisant des événements au sein de l’entreprise et une communication interne transparente. Nous essayons d’innover pour que l’information transmise aux collaborateurs soit claire et accessible à tous. Nous nous reconnaissons autour d’un « liant » que nous appelons la Jam (« confiture » en anglais) qui concentre les 4 valeurs clé d’ALLO RESTO : l’esprit d’équipe, la franchise, l’innovation et la passion. Des collaborateurs relais que nous appelons les « Jambassadeurs » promeuvent ces valeurs au sein des équipes.
Qu’est-ce qui a motivé cette volonté de développer des actions en faveur du bien-être et de la franchise au sein de l’entreprise ?
Nous avons beaucoup de collaborateurs de la génération Y chez ALLO RESTO. Il a fallu en prendre compte, nos managers étant en général un peu plus âgés. Comment travailler avec cette génération qui fonctionne différemment et a de nouvelles attentes ? Nous avons été accompagnés par un cabinet de conseil pour découvrir, après un audit de notre organisation, comment revoir nos pratiques managériales en direction des collaborateurs de la génération Y. De ce travail a aussi découlé l’idée de nouveaux locaux dont la conception a été pensée avec les collaborateurs.
« Responsable du bonheur », n’est-ce pas une mission un peu ambitieuse ?
Nous nous donnons seulement les moyens pour mettre les salariés dans les meilleures conditions de travail. Le bien-être au travail c’est d’abord de beaux locaux où les collaborateurs auront plaisir à travailler. Nous nous sommes installés dans nos locaux actuels en août 2014 qui dispose notamment d’une salle de détente avec une table de ping-pong et des jeux vidéo.
Nous organisons tout au long de l’année des journées à thème pour que les salariés se sentent bien au travail. Un coach sportif vient une fois par semaine dans les bureaux pour dispenser des cours, tout comme un professeur de yoga, une fois par mois.
Nous mettons aussi en place différents types d’actions pour favoriser la culture de la transparence en interne. Par exemple, les collaborateurs peuvent participer à une boite à questions avec le Directeur Général : ils posent leurs questions de manière totalement libre en amont et le Directeur Général les découvre et y répond en direct. Toute question, sérieuse ou plus légère, peut être posée. Pour qu’un maximum de gens puisse y participer on retransmet l’événement en direct en visioconférence. Nous organisons également, des « one to one » au minimum tous les 15 jours entre chaque collaborateur et son manager.
Pour rompre avec les schémas hiérarchiques traditionnels, nous essayons de travailler sur des projets transverses horizontaux auxquels chaque collaborateur peut participer.
Et puis comme nous voulons stimuler l’esprit d’innovation, nous favorisons l’entreprenariat en interne. Une fois par mois, un chef d’entreprise vient parler dans nos locaux de son expérience entrepreneuriale. Nous avons eu des figures très inspirantes comme Frédéric Mazella, le fondateur de BlaBlaCar ou Paul Morlet, le PDG de Lunettes pour tous. Cela insuffle une dynamique et incite à entreprendre en interne ou en externe. D’ailleurs, nous avons décidé d’accompagner les projets de chaque employé qu’ils soient internes ou externes. Si un salarié a un projet nous l’aidons à le réaliser. Il dispose d’une salle de créativité qu’on appelle le Lab qu’il peut utiliser en dehors des horaires de travail. Par ailleurs, il bénéficie de l’aide des managers ou des directeurs s’il a besoin de conseils.
Est-ce que la souplesse au travail fait partie de vos actions pour le bien-être des salariés ?
Les horaires sont aménagés en fonction de l’activité de chacun. Les commerciaux sédentaires arrivent à 11 heures. Nous faisons en sorte d’aménager les horaires des jeunes mamans pour qu’elles puissent aller chercher leur enfant à la crèche. Nous avons aussi instauré la possibilité de télétravailler en cas d’impératif personnel : par exemple si vous devez être chez vous parce que vous attendez un livreur, ou si vous avez besoin de vous isoler pour travailler sur un dossier important. Nous essayons de nous organiser en fonction des besoins de chacun.
Et le bonheur au travail, comment ça se mesure ?
Le barème du bonheur est délicat. Car le bonheur est une notion très personnelle. Nous organisons des enquêtes annuelles auprès de nos collaborateurs. Mais nous ne nous arrêtons pas là, après chaque séminaire de cohésion d’équipe (ils ont lieu 2 fois par an), nous organisons une enquête pour vérifier que le format des sessions de travail est satisfaisant et que la stratégie, les objectifs ont été compris. Cela nous a vraiment permis de faire évoluer le format de ces séminaires depuis 4 ans et d’obtenir une nette amélioration de nos résultats. Et puis il y a plein de petits signaux qui montrent l’attachement des salariés à ALLO RESTO. L’exemple le plus récent est celui de deux salariés qui ont décidé de monter une vidéo de notre dernier séminaire à la Clusaz sur leur temps personnel. Nos efforts sont récompensés puisque nous avons rejoint cette année le palmarès 2016 des entreprises où il fait bon travailler de Great Place to Work. Finalement, notre meilleure mesure du bien-être de nos salariés est le turnover qui est très faible.
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